Pourquoi je me retire de cette campagne…

Il y a six mois, nous nous sommes engagés au service d’une ambition claire : défendre nos convictions et partager notre vision de Biarritz.

Loin des copinages et avec la pugnacité qu’exige une campagne électorale, nous avons souvent joué le rôle de lanceurs d’alerte. 

  • Les programmes immobiliers dévastateurs qui bétonnent toujours plus notre ville, 
  • les sols bitumés qui renforcent le ruissellement dès qu’il pleut, 
  • l’arrivée de la 5G sans aucune preuve de son innocuité, 
  • les fermetures de classes et les fermetures d’écoles, 
  • les abattages d’arbres à l’aube sans aucune explication, 
  • les cadeaux sans limite fait aux soi-disant investisseurs d’un club de sport qui se retrouve exsangue…

Oui, nous nous sommes mobilisés pour tenter d’influer sur le cours des choses et de sauver ce qui peut encore l’être. La liste semble tristement longue, alors même que Biarritz ne s’étend que sur 11,6 km2…

J’avais conscience de partir avec des handicaps : 

  • Je ne suis rentrée qu’il y a 3 ans après plus de 20 ans entre Paris et Londres
  • Bien que j’ai grandi et été à l’école ici, ni mon prénom ni mon nom ne sonnent « local »
  • Je n’ai aucune notoriété, ma mère, originaire d’ici, repose au Port des pêcheurs, mais elle n’appartenait pas aux gens qui sont dans la lumière. 

Ce qui m’a valu le privilège d’être sans doute la seule candidate à qui fut posée de façon mécanique « la » question essentielle : « que pensez-vous de la culture basque ? ».

Ma légitimité, je l’ai puisée dans l’amour sincère que je porte à cette ville. Mon attachement à ce territoire ne m’a jamais semblé impliquer un certificat d’authenticité. J’y ai rencontré des femmes et des hommes qui ont bien voulu partager cette aventure politique : pour moi, celle-ci restera d’abord une aventure humaine. Pour leur engagement, leurs valeurs et leur humanité, je souhaite les remercier. Ils savent à quel point je leur suis reconnaissante d’avoir enrichi notre démarche de leur si belle diversité.

Ensemble, nous avons été à la rencontre des habitants, nous avons écrit des tribunes, publié des communiqués de presse, distribué des tracts, diffusé des pétitions. Nous avons soutenu ceux qui se mobilisent contre l’injustice ou contre l’absurde. Et nous avons même tenté de contrarier l’œuvre des camions de bitumage…

Nous n’avons jamais manqué de sensibiliser la presse à nos initiatives, avec, disons-le, un succès très mitigé. Les petites phrases de ministres en transit semblant toujours plus passionnantes que les sujets de fond, qui sortent au mieux dans le format de « brèves » ou qui ne sortent pas du tout.

Nous avons travaillé sur le terrain pour avoir une vision globale des enjeux actuels de Biarritz. J’ai mis mon expérience de la gestion publique au service de l’analyse de tous les besoins que nous avons identifiés. Et nous avons sélectionné les meilleures pratiques et les retours d’expérience qui font leurs preuves ailleurs. Dans ces villes où le pluralisme existe, où l’on écoute les habitants, où l’on respecte l’environnement, où l’on travaille pour le bien-être de chacun et non dans l’intérêt d’un petit nombre, où les générations dialoguent et s’enrichissent mutuellement, où l’économie locale est protégée et valorisée…

Toutes ces démarches vertueuses ont été associées et agrégées dans le projet municipal que nous avons mis en ligne. Dense et concret, il est à l’image de notre investissement. Nous sommes écolos et nous sommes fiers d’avoir agi au service de l’intérêt général. Sans idée préconçues et avec une curiosité toujours en éveil, nous avons déployé une méthode de travail basée sur l’analyse rationnelle des sujets. 

Aujourd’hui, en dépit de toute cette bonne volonté désintéressée, conscients des erreurs que nous avons pu commettre, ma notoriété ne nous permet pas d’espérer dépasser le 1er tour de l’élection municipale. Ce qui veut dire que nous ne pourrons pas être au Conseil municipal, même dans l’opposition. 

Nous comptions rattraper notre retard de notoriété grâce à l’ouverture au pluralisme des medias. Malheureusement, leur conservatisme nous est dévastateur.

Dans ces conditions, et en toute logique, mes co-listiers et moi-même avons décidé de nous retirer de cette campagne. Les 15 et 22 mars prochains, nous seront absents du paysage politique en lice, mais nous voterons et nous invitons évidemment à faire de même, quelles que soient ses convictions !

Privilégiant toujours le fond à la forme, c’est avec le sentiment d’avoir participé à la hauteur de ce que nous pouvions faire que nous quittons cette campagne.  

Reste un projet dans lequel, qui sait, certains puiseront peut-être quelques éléments d’inspiration : si tel est le cas, qu’ils ne s’en privent pas !

Reste aussi une détermination intacte : Nous serons cependant toujours mobilisés pour défendre chaque m2 de Biarritz et chaque projet qui serait menacé. 

A défaut de parvenir à me faire entendre dans les médias, le travail de terrain, la collaboration avec les associations, les articles sur mon blog, les vidéos sont autant d’activités que je vais poursuivre. Elles me permettront d’être aussi bien le caillou dans la chaussure des élus qui dérapent que le porte-voix de ceux qui solliciteront mon aide.

Heureuse d’avoir participé et de pouvoir quitter cette campagne la tête haute, sans compromis, je resterai fidèle à mes convictions par le biais des réseaux sociaux qui sont un canal privilégié entre nous pour faire vivre le débat des idées. Merci pour votre attention et la richesse de nos échanges, je suis évidemment connectée et à votre écoute. 

6 commentaires

  1. Désolée, bien que soutenant M’aider, j’aimais bien vous lire, vous étiez un peu la fée dans cette campagne, en espérant que votre déception fera place à d’autres voeux. Toute ma sympathie.

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  2. J’ai bien apprécié vos articles, réflexions et projets… Cette campagne que je suis a distance n’est pas a la hauteur des exigences des Biarrots et vraiment trop politisée… Et ça vole bas!!! Vous avez raison de ne plus donner de crédit a cette mascarade…

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  3. Ma chère Marine , désolée de ton désistement . Cette décision t’appartient . J’ai toujours respecté tes opinions . Sois heureuse et tu le mérites . Ta sagesse est tres respectable . Biarritz , est une belle inconnue pour tout le monde . Ville impériale et petit bourgade très mixée . Je t’embrasse très fort . À très vite , avec plaisir . Daniele .

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